Le circuit parcourt une partie de la réserve naturelle nationale du Val d'Allier. La réserve, d'une surface totale de 1.450 hectares , comprend les deux rives de l'Allier et s'étend de Bressolles à Saint-Loup sur une largeur variant de 0,4 à 2 kilomètres. Elle protége un des rares exemples en Europe occidentale de rivière encore presque totalement libre de ses mouvements. Sa gestion a été confiée à l'Office National des Forêts associé à la Ligue pour la Protection des Oiseaux qui avait mené à bien tous les dossiers et démarches permettant la mise sous statut de protection de ce vaste secteur. N'oubliez donc pas de respecter la réglementation.
Le parcours proposé est intéressant hiver comme été mais l'ornithologue et le botaniste seront enchantés d'une visite entre mars et juillet, par contre l'amateur de champignons y fera de jolies découvertes de début octobre à début décembre. Une visite à l'étiage, en août, et une autre en crue hivernale, de novembre à février, vous donneront l'impression de visiter deux sites différents.
La Réserve du val d’Allier permet (presque) toutes les rencontres ornithologiques puisque près de 250 espèces y ont été observées.
Accès général :
Les Girodeaux (juste au sud du Château de Lys) sont situés à la limite de Bressolles et de Chemilly, en bordure de l'Allier. Nous sommes ici à environ 7 km en amont de Moulins à l'est de la Nationale 9 (à Bressolles ou à Chemilly, suivre les panneaux "Château de Lys", (ATTENTION, un des deux carrefours est sécurisé, pas l’autre, qui est dangereux).
Garez votre véhicule 50 m après la ferme des Girodeaux devant le panneau "Réserve Naturelle du Val d'Allier" mais admirez au passage la belle et grande porte de la ferme.
Attention, des troupeaux de vaches charolaises – inoffensives -sont parfois présents sur les méandres (location du domaine public fluvial), veillez à ne pas les effrayer, et refermez bien le portillon en (2) pour qu’elles ne sortent pas.
Circuit
Prenez le chemin carrossable, mais dégradé, qui longe un talus abrupt qui tombe dans un long bras mort. Au printemps et en été, les bihoreaux se perchent sur les branches mortes surplombant l'eau. Le Milan noir niche dans les environs. Quelques centaines de mètres plus loin un chemin descend le talus 2. Laissez-le à votre gauche (vous y reviendrez !). A partir de là, regardez à la fois au sol et en l'air. Au sol, vous trouverez sans doute de nombreux cadavres de lucanes, restes de repas du couple de Faucons hobereaux qui niche selon les années dans les chênes voisins ou les pylônes EDF tout proches. Le faucon pèlerin y est présent en hiver.
A la mauvaise saison, les Chardonnerets élégants, les Linottes mélodieuses, les Pinsons des arbres et les Gros-becs sont nombreux. Juste avant d'arriver à la falaise des Moquets 3, sur la gauche, l'érosion (due à un récent drainage des champs adjacents) a creusé un profond fossé, mettant en évidence la stratigraphie des différents dépôts alluvionnaires. La longue falaise de sable des Moquets subit une très vive érosion (SURTOUT, NE PAS S'APPROCHER DU BORD INSTABLE).
Son flanc héberge une belle colonie d'hirondelles de rivage. On y voit aussi le Martin-Pêcheur, les Sternes pierregarins et naines, le Chevalier guignette. Au printemps, c'est un site privilégié d'observation du Balbuzard.
Revenons sur nos pas et empruntons le chemin en pente que nous avions laissé (2) Avant de pénétrer dans la lande à panicaut, à saules et épineux, écoutons un instant les oiseaux forestiers. Une fois dans la lande, les insectes sont nombreux et bien visibles (papillons et scarabées). La Pie-Grièche écorcheur en profite largement. La végétation se fait de moins en moins dense à mesure que l'on s'approche de l'Allier (4). L'Oedicnème criard, nicheur, se cache souvent à proximité des rachats (arbres échoués) qui parsèment la large plage.
La Bergeronnette grise cache son nid dans le chevelu des racines de ces troncs aux formes parfois extraordinairement tourmentées. Au milieu des galets, il n'est pas impossible de trouver quelques outils préhistoriques taillés dans la pierre, mais on verra plus sûrement les 4 oeufs déposés à même le sol du Petit gravelot. La courbe du méandre nous amène en 5. Sur le bord du méandre, vous pourrez noter de nombreuses espèces (chevaliers, hérons, aigrettes, canards …) . Puis en longeant la « boire », on peut observer des frayères à sandre en début de printemps dans les secteurs avec une végétation aquatique en bordure immédiate des berges (munissez-vous de lunettes polarisantes).
La vase attire les Chevaliers guignettes et culblancs. En automne, les grèbes castagneux déploient une activité frénétique et ne sont pas farouches, les plumes de ramiers attestent de la présence de l'Autour des palombes. On revient ensuite sur ses pas vers le point 2.
Pierre-André Dejaifve
Photographies : Aigrette garzette, Sterne naine
Crédits photos : LPO, F. Guélin
Carte : F. Guélin / LPO