La Réserve Naturelle Nationale du Val d’Allier est devenue une unité française de conservation des ressources génétiques du peuplier noir et de l’orme lisse.
A l’occasion de la signature d’une charte, le mercredi 27 mai, la Réserve Naturelle Nationale du Val d’Allier (03) est devenue, avec la Réserve Naturelle Nationale de St-Mesmin (45), l’une des deux unités françaises de conservation des ressources génétiques du peuplier noir et de l’orme lisse. Marc Villar, Animateur du réseau Peuplier noir de la CRGF (La Commission nationale des ressources génétiques forestières) et Eric Collin, Animateur du réseau « ormes » de la CRGF ont présenté une charte qui engage une étape majeure d’un processus entamé, en 2005, entre l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique), les Réserves Naturelles de France et le plan Loire Grandeur Nature.
Ce qui est normal pour un Bourbonnais est exceptionnel pour les autres ! Pour chacun, ici, le peuplier noir est à la base du paysage du val d’Allier. Associé aux saules, il crée les cordons boisés autour des berges des grandes rivières.
Cependant, il est devenu très rare en Grande Bretagne, Irlande, Belgique…; sur la Seine.
Un autre arbre, l’Orme lisse, disséminé à l’unité ou sous forme de quelques dizaines de pieds, peut passer inaperçu. Il se cantonne dans les secteurs plus ou moins inondables des forêts alluviales généralement en mélange avec le Peuplier noir et le Saule blanc.
Une cause commune menace les peupliers noirs et les ormes lisses. Le renouvellement des générations ne s’effectue presque plus faute d’habitat pionnier par altération de la dynamique fluviale. La destruction ou la fragmentation de la forêt riveraine, les enrochements de berges, l‘abaissement de la nappe sont souvent aussi en cause.
A cela s’ajoute pour chacun des deux arbres une menace bien spécifique.
Notre peuplier indigène se croise très facilement avec les hybrides nord-américains des peupleraies artificielles. Vu l’étendue de ces peupleraies plantées (le long de la Loire, de la Saône, du Rhin, etc.), l’hybridation concerne presque toutes les populations du peuplier noir autochtone. Sont ainsi mis en péril la qualité et la diversité de la ressource génétique de cet arbre localement si commun.
Une autre source de raréfaction affecte l’Orme lisse : il s’agit de l’épidémie de graphiose. Cette maladie est provoquée par un champignon microscopique (Ophiostoma novo-ulmi, d’origine américaine), qui se développe dans les vaisseaux de l’arbre. Elle entraîne la mort des ormes sensibles, généralement en moins de 2 ans. Suite à la virulente épidémie des années 1970, on considère que 80 % des ormes (surtout le champêtre mais aussi le lisse) ont disparu en France.
