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Les pies-grièches

Espèces inféodées des milieux ouverts prairiaux et arborés, les Pies-grièches se font de plus en plus rares dans nos campagnes. Pour tenter d’enrayer leur déclin, un programme ambitieux mené à l’échelle du Massif central a été lancé en ce début d’année 2020, intitulé "Des Pies-grièches dans nos campagnes". 

En Auvergne 3 espèces de pie-grièche sont présentes : la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), la Pie-grièche à tête rousse (Lanius senator) et la Pie-grièche grise (Lanius excubitor).

 

 

Des Pies-grièches dans nos campagnes

Espèces inféodées des milieux ouverts prairiaux et arborés, les Pies-grièches se font de plus en plus rares dans nos campagnes. Pour tenter d’enrayer leur déclin, un programme ambitieux mené à l’échelle du Massif central a été lancé en ce début d’année 2020. Afin d’enrayer le déclin, les différentes associations locales LPO, plusieurs Parcs naturels régionaux, l’ALEPE, et les CEN lancent un programme de conservation à l’échelle du Massif central. Il a été baptisé « Des Pies-Grièches dans nos campagnes ». L’objectif de ce programme est de permettre la préservation et la restauration des habitats utilisés par les différentes espèces de Pies-grièches, et d’assurer également le maintien de leurs ressources alimentaires.

En savoir plus :

 

Les Pies-grièches

En Auvergne 3 espèces de pie-grièche sont présentes dans les paysages agricoles bocagers aux pratiques extensives, où les haies arbustives, les bosquets et les arbres isolés sont les plus représentés. Il s’agit de la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), de la Pie-grièche à tête rousse (Lanius senator) et de la Pie-grièche grise (Lanius excubitor).

Critères d’identification des pies-grièches : des « bandits masqués »

  • La Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) : d’une taille juste supérieure à celle d’un moineau domestique, le mâle adulte de Pie-grièche écorcheur (en photo ci-contre) a le dessus de la tête gris, un masque noir lui traverse l’œil en partant de la base du bec, la gorge blanche, le ventre rose brunâtre pâle et le croupion gris. Sa queue noire est bordée de blanc à sa base. Beaucoup moins contrastés que les mâles, les femelles et les jeunes présentent un trait sourcilier brun et arborent un plumage blanc cassé crème sur le dessous contrastant avec le dessus brun. Sur le terrain la seule distinction entre les juvéniles et les femelles adultes est le dessus nettement plus écailleux des jeunes.

  • La Pie-grièche à tête rousse (Lanius senator) : à peine plus grande que la Pie-grièche écorcheur, la Pie-grièche à tête rousse est facilement identifiable à sa calotte et sa nuque rousses contrastant avec un bandeau, le front et le dos noirs. Alors que le manteau est noirâtre, le dessous est blanc cassé. Bien que les femelles adultes soient plus ternes (leur manteau est gris-brun sombre) que les mâles, le sexe reste difficile à déterminer. En vol, les taches blanches au niveau des épaules et des couvertures sus-alaires donnent un effet bariolé. Le bas du dos est gris cendré. Les juvéniles de l’espèce sont plus ternes que les jeunes pies-grièches écorcheurs.

  • La Pie-grièche grise (Lanius excubitor) : de la taille d’un merle noir c’est la plus grande de nos pies grièches. Son plumage gris clair et blanc contrastant avec le noir de son bandeau, de ses ailes et de sa queue permet de la repérer facilement lorsqu’elle se poste à découvert sur un perchoir. Sa longue queue arrondie est bordée de blanc. Les sexes sont semblables et les juvéniles à la livrée bien moins contrastée que les adultes, ont le dessous blanc cassé bien vermiculé de gris brun. Le dessus est gris sale, presque non vermiculé.

Ecologie et biologie

Habitat

Tandis que les arbres isolés sont utilisés comme postes d’affûts, les proies capturées sont ensuite stockées dans les haies buissonnantes constituées d’essences épineuses (Crataegus sp., Prunus sp.), mais aussi sur les fils barbelés. Ces dépôts de proies ou « lardoirs » constituent une particularité alimentaire des espèces de pie-grièche. Les lardoirs leur permettent non seulement de stocker de la nourriture à proximité du nid, mais aussi de parvenir à déchiqueter des proies de taille relativement importante telles que les micromammifères. Ce sont généralement dans les alignements d’arbres, les plantations de résineux et les gros buissons épineux que les couples de pies grièches construisent leurs nids.

Régime alimentaire des pies-grièches : de véritables « rapaces miniatures »

Les pies grièches chassent à l’affût depuis des perchoirs un ensemble varié de proies, allant de divers invertébrés (araignées, coléoptères, hyménoptères, orthoptères, etc.) aux micromammifères (campagnols du genre Microtus notamment), en passant par des reptiles (surtout lézards), des batraciens et des jeunes oiseaux.

Reproduction

La Pie-grièche grise est la seule espèce présente en Auvergne toute l’année et il semble qu’une partie des nicheurs reste sur leur lieu de reproduction durant l’hiver. Du fait de sa sédentarité, c’est aussi la pie-grièche la plus précoce ; sa période de reproduction se déroule en effet de février à juillet. Au contraire, la pie-grièche à tête rousse est totalement migratrice et les premières reviennent dans notre région lors de la dernière décade d’avril et début mai. De la même manière, la Pie-grièche écorcheur qui hiverne en Afrique australe est globalement de retour en Auvergne au cours de la première quinzaine de mai.

 

Menaces et Mesures de conservation

Ces dernières années ont été marquées par un déclin marqué des pies grièches à tête rousse et grise en Europe occidentale et en France. Ce triste constat, qui s'explique principalement par la dégradation et la disparition des milieux qui leur sont favorables, n’épargne pas la région Auvergne. En effet, avec l’intensification de l’agriculture (arasement des haies, coupe des arbres isolés, pesticides engendrant une perte massive de l’entomofaune, etc.) ou au contraire la fermeture de certaines zones agricoles en déprise, le paysage bocager de nos campagnes est en constante régression. Dans ce contexte, un plan national d’action en faveur des pies grièches va être mis en place en France. Il concernera les Pie-grièche grise et à tête rousse en Auvergne. La région, qui abrite les bastions actuels des populations de Pie-grièche grise, a une responsabilité importante concernant cette espèce.

 

Crédits photographiques : Romain Riols, LPO Auvergne et Kelly Blond